La neuropédagogie en débat

La neuropédagogie, ou neuro-éducation ou MBE science (Mind, Brain and Education Science), a commencé à s’établir  en France il y a une trentaine d’années.

La neuropédagogie est à la croisée de divers champs disciplinaires : la psychologie, la pédagogie et la neuroscience. Cette discipline a permis de reconnaître l’étonnante flexibilité du cerveau tout au long de la vie, à l’opposé des neuromythes traditionnels extrêmement limitants, comme « je suis plutôt cerveau droit/gauche », « tout se joue les 6 premières années, ensuite c’est fichu ! »… ), le cerveau étant capable d’établir de nouvelles connexions neuronales tout au long de la vie. Ce processus se trouve accentué par la mobilisation simultanée des hémisphères gauche/droite,  la rétroaction claire, spécifique et descriptive, la mise en œuvre d’un environnement adapté et de stratégies de travail aidantes, etc.

            La neuropédagogie fait toutefois couler énormément d’encre. L’alliance éducation / neurosciences dérange quant elle a pour but de « normer [le cerveau] et de l’éduquer pour répondre aux futurs besoins industriels de l’intelligence artificielle » (Michel Blay, co-auteur du livre Neuropédagogie. Le cerveau au centre de l'école) . Les fondements de ce raisonnement sont parfaitement compréhensibles mais, pour de nombreux praticiens, la neuropédagogie s’associe tout simplement à des méthodes d’apprentissage actives, favorisant l’apprentissage par :

  • la motivation et la curiosité
  • la pensée visuelle
  • l’interaction et le plaisir d’apprendre,
  • l’accroissement et la mémorisation des connaissances, en fonction de l’objectif d’apprentissage
  • Le respects des rythmes de l’apprenant
  • La maximalisation des inférences
  • Etc.

Toutefois, la neuropédagogie n'est pas une « finalité ». C’est un outil parmi d’autres. Je reste persuadée qu’un des éléments décisifs reste l’intentionnalité de l’enseignant, la volonté de créer autour de l’apprenant tout une série de gammes émotionnelles positives, de donner du sens aux informations reçues (contextualisation), d’accompagner l’appropriation de méthodes compensatrices afin que l’élève avance au rythme de la progression académique, et non avec un train de retard.

Il y a donc encore beaucoup de chemin parcourir avant même de s’établir « neuropédagogues » (précisons d’ailleurs qu’il n’y a pas de diplôme d’Etat là-dessus, même si d’excellentes formations existent). L’enseignement va de pair avec l’humilité! L’humilité de se questionner sans cesse sur sa pratique et sur ce que l’on apporte vraiment à l’apprenant. Bien intégrée, la neuropédagogie représente un pas de plus vers une pédagogie ludique, à contre-courant de la culture de la souffrance scolaire, un pas vers une estime de soi solide et créatrice.


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